L'illumination |
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| PRINCIPE
FACTEUR DE FORME
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Tout objet dune scène émet certaines radiations électromagnétiques le rendant lumineux et donc visible. Cette valeur (la radiosité) est la somme de deux composantes:
Ainsi, après une infinité de réémissions successives des objets les uns sur les autres, un équilibre énergétique sétablit à lintérieur de la scène. Chaque objet de la scène est alors affecté dune composante lumineuse. C'est cette lumière que nous visualisons. Algorithme
Calcul du facteur de forme entre deux surfaces Le facteur de forme Fij est la fraction dénergie qui quittant une facette i arrive sur la facette j. Pour son calcul, on tient compte de la forme et de lorientation respective des deux facettes ainsi que de la présence éventuelle dobstacles. Le facteur de forme dFdidj dune surface différentielle dAi vers une surface différentielle dAj est:
où qi est langle entre la normale à la surface Ai au point considéré et laxe dAidAj, r est la longueur de cet axe et H est la valeur de la visibilité (0 ou 1) de dAj depuis dAi. Cette définition différentielle doit être intégrée sur les deux surfaces Ai et Aj pour trouver la valeur recherchée. Cest à dire:
Problème: réaliser cette intégration qui est en fait une intégrale quadruple (surface-surface). Comme il n'existe pas de méthode analytique pour cette intégration, on emploie des solutions approximées. Calcul de Fdi j, projection sur lhémisphère Une estimation de Fdi j est effectuée en projetant toutes les portions de Aj visibles depuis dAi sur la sphère de rayon unitaire centrée sur dAi. On projette la portion de sphère ainsi définie sur le cercle base de lhémisphère selon laxe donné par la normale à Ai. On divise laire de la surface obtenue par laire du cercle base. Cette méthode a pour inconvénient quelle nécessite lemploi de projections sur une sphère, ce qui n'est pas une opération simple. Calcul de Fdi j, projection sur lhémicubePrincipe: Projeter sur lhémicube supérieur de centre dAi. Chacune des cinq faces est discrétisée en un certain nombre de cellules carrées identiques. On calcule quelles sont les cellules qui font partie de la surface projetée. A chacune de ces cellules est
associé un facteur de forme approximé où qp est langle entre la normale à la cellule p et le vecteur entre dAi et p, r est la distance entre dAi et p, et DA est la surface dune cellule. La somme de ces facteurs de forme donne le facteur de forme total de la surface de départ. On établit assez facilement que pour une cellule p de coordonnées (xp,yp,zp) située sur lhémicube:
Plus la discrétisation de lhémicube est poussée, meilleure est lestimation du facteur de forme, mais plus long est le calcul. La technique précédente permet de calculer le facteur de forme d'une facette vis à vis d'une autre facette Problème: Elle ne permet pas de tenir compte des occultations éventuelles entre les facettes. Pour éviter ce problème, on réalise un Z-Buffer de la scène sur chacun des cinq plans de projection. Cette technique réalise l'élimination des parties cachées depuis dAi.On calcule en une fois une ligne de facteurs de forme. Constitution du système déquations linéaires Soit une surface i.On établit On établit aussi que Ai Fij = Aj Fji -> ->
On résout généralement le système d'équations par une méthode itérative: Gauss-Siedel par exemple. -> on arrête la résolution du système à l'itération permettant d'atteindre le niveau de précision désiré (radiosités ou image). Ce système déquations peut être résolu pour différentes longueurs donde (réflectivités différentes) permettant ainsi dobtenir des images colorées.
Radiosité avec affichage par
Z-Buffer
Radiosité avec affichage par
Z-Buffer
Mise en évidence de réflexions colorées
Mise en évidence de réflexions colorées
On obtient une très bonne estimation des flux d'énergie à l'intérieur de la scène -> des images très réalistes. Le calcul de léquilibre énergétique intègre de manière très précise le calcul de la composante de lumière ambiante de chaque surface, ce qui conduit généralement à des lumières douces qui semblent tamisées (résolution des problèmes d'illumination locale liés à l'algorithme du lancer de rayons). La réalisation du Z-Buffer d'affichage, généralement associé à un lissage de Gouraud, renforce encore ce phénomène. On modélise les ombres portées car on gère les occultations entre objets.
Une fois léquilibre énergétique calculé, laffichage dune scène est très rapide (rapidité du Z-Buffer). Contrairement au lancer de rayons, on na pas à recalculer léquilibre si on effectue un déplacement de l'observateur à lintérieur de la scène. Tant que la scène nest pas modifiée, les calculs danimation sont extrêmement rapides.
Cet algorithme ne tient compte que de la lumière "diffusée". Il ne peut pas rendre compte des transmissions, des réflexions et de la lumière spéculaire. La discrétisation de la scène et de hémisphère ou l'hémicube fait que certains problèmes d'aliasage peuvent apparaître entraînant fréquemment des problèmes comme par exemple sur les ombres:
ou sur les éclairages:
Les deux phases (a) de calcul des facteurs de forme et (b) de résolution du système déquations linéaires demandent des quantités de calcul importantes. La phase de calcul des facteurs de forme est la plus longue. Plus on veut un résultat proche de la réalité, plus la discrétisation de la scène doit être poussée et donc plus le temps de calcul est important. De plus, on est confronté à la résolution successive de deux problèmes en n2 du nombre de facettes:
Radiosité progressive Le problème de la structure de données en n2 trouve sa solution avec la technique de radiosité progressive. Cette technique a pour but de résoudre progressivement le système d'équations linéaires sans avoir à stocker l'ensemble de la matrice des facteurs de forme. Algorithme: Réserver 2 tableaux B et DB de taille n
Initialiser B et DB avec les valeurs
d'énergie émise intrinsèquement
par chaque facette
Tant que l'image n'est pas satisfaisante
Choisir une facette F
// On connaît sa radiosité
Calculer le vecteur de facteurs
de forme FF associé à F
// Allouer la fraction d'énergie
// émise par F à chaque facette
pour chaque facette FA
DR = rFA * DB[F] * FF[FA] * AF / AFA
DB[FA] += DR
B[FA] += DR
fin pour
DB[F] = 0
Fin tantque
On sait que cette technique de résolution permet la convergence vers la bonne solution. Un problème est que le temps de convergence ne peut pas être contrôlé. La seule latitude offerte dans cet algorithme concerne le choix de la facette F. On accélère la convergence en choisissant la facette possédant la radiosité maximale. L'inconvénient principal reste le fait que l'on peut être appelé à calculer plusieurs fois, au cours de l'exécution, la ligne de facteurs de forme concernant une facette.
On limite les problèmes d'aliasage en utilisant une technique de discrétisation de la scène permettant d'augmenter la précision dans les zones critiques. La technique généralement employée consiste à subdiviser récursivement les patchs. On pourra détecter ces zones critiques par le fait que deux patchs voisins situés à leurs limites présentent des valeurs Fdi-j différant d'une valeur supérieure à une limite prédéfinie.
Une cathédrale
Une usine La technique de calcul de l'illumination globale permet de calculer au mieux la composante de lumière ambiante due aux réflexions diffuses multiples générées sur chaque surface à l'intérieur d'une scène. Elle permet l'obtention d'images de très bonne qualité aux lumières douces telles qu'elles apparaissent très souvent dans la réalité quand les éclairages sont indirects ou diffus. Cet effet est renforcé par la définition possible, contrairement au lancer de rayons, de sources lumineuses non ponctuelles (surfaces lumineuses) et par la réalisation du Z-Buffer d'affichage. L'obtention d'images photoréalistes se heurte à l'impossibilité de modéliser les réflexions et les transmissions. Ce problème pourrait trouver une solution avec la décomposition de la scène non plus en surfaces émissives, mais en volumes émissifs. Une technique fréquement employée pour obtenir des images de qualité consiste à faire précéder un rendu par lancer de rayons, d'une phase de calcul des radiosités permettant l'évaluation des éclairages ambiants. Un autre inconvénient des calculs de radiosité est la lenteur. |